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Une schizophrénie bien diagnostiquée

Charles Ducroux

Revue : Le Quotidien du Pharmacien

Touchant 1 % de la population, la schizophrénie débute chez le jeune adulte pour évoluer ensuite de façon chronique. Si on ne la connaît pas, cette pathologie liée à une désorganisation profonde de la personnalité peut faire peur, alors que les malades et leur entourage ont besoin d'être écoutés et conseillés pour l'affronter. Explications avec le Dr Raphaël Gourevitch, psychiatre praticien hospitalier à l'hôpital Sainte-Anne à Paris.


Dr Gourevitch : « La schizophrénie n'est pas qu'un dédoublement de la personnalité »(photo DR)LE Dr GOUREVITCH consacre la majeure partie de son temps à la direction d'un centre médico-psychologique dans le 15e arrondissement de Paris. Un centre de consultation qui a pour intérêt, par sa proximité, d'être accessible facilement à tous et de favoriser ainsi la continuité des soins. Une bonne partie de ses patients souffre de schizophrénie. «La maladie se caractérise par trois groupes de signes», rappelle le praticien : les signes « positifs », tels que les hallucinations et délires, les signes « négatifs » tels que le repli sur soi, enfin les signes dissociatifs et de désorganisation, comme la discordance idéo-affective marquée notamment par le caractère inapproprié des affects au regard des idées exprimées et des situations. Un tableau complexe, très éloigné de la vision caricaturale de la maladie, souvent réduite aux yeux du public à un « dédoublement de la personnalité ».

Une conjonction de facteurs. Après contrôle de la phase de psychose aiguë, 80 % des schizophrènes souffrent de symptômes chroniques : manque d'expression des émotions, difficulté à maintenir une conversation, manque d'intérêt, d'énergie, ou encore difficulté à se concentrer. Les problèmes d'agressivité ne surviennent que rarement, et uniquement lors de crises aiguës. C'est alors surtout le risque de suicide qui doit inquiéter.

«L'apparition de la maladie, le plus souvent progressive, semble être liée à la conjonction de trois facteurs», remarque le psychiatre : une fragilité biologique, avec laquelle interagissent une histoire psychologique particulière et souvent la rencontre avec les toxiques. Ce qui explique que la consommation de cannabis puisse apparaître comme un facteur déclenchant.

Le diagnostic ne se fait généralement pas au premier coup d'oeil. Il faut attendre six mois d'évolution et d'observation avant de pouvoir affirmer qu'un malade est schizophrène. «Avant l'arrivée des traitements récents, on reconnaissait les malades par les effets secondaires de leur traitement», explique le Dr Gourevitch : un syndrome parkinsonien, une dyskinésie et un surpoids. Heureusement, ces effets indésirables sont aujourd'hui plus rares car les traitements ont connu une grande évolution : «Dans un premier temps, on ne disposait que des sédatifs, qui ne permettaient que de calmer les malades délirants», raconte le praticien. Le premier antipsychotique n'est né qu'en 1952.

Depuis dix ans, l'arrivée des nouveaux traitements de la classe des antipsychotiques atypiques (Solian, Zyprexa, Risperdal, Leponex, Abilify) a permis de faire disparaître les effets extrapyramidaux (rigidité musculaire, tremblements...). Mais le problème de l?observance demeure : il y a souvent un déni de la maladie par le patient, qui arrête son traitement quand il va mieux. Le rôle de l'entourage, et du pharmacien, est alors fondamental. Car trois rechutes sur quatre sont liées à un abandon du traitement. En cas de retard de prise limité à quelques heures, le médicament peut être pris au moment où l'oubli est constaté. Si l'oubli est révélé au moment de la prise suivante, il ne faut surtout pas prendre une double dose.

Savoir repérer les signes. A l'officine, certains signes peuvent alerter. Les signes positifs, tels que des propos délirants, et les signes de dissociation, comme un trouble du raisonnement, sont les plus visibles. Par contre, les signes négatifs tel que le repli sur soi sont évidemment beaucoup plus difficiles à détecter. Sachant que le stress crée un contexte intense qui favorise les rechutes, il faut savoir que les malades évolueront mieux dans un milieu chaleureux, stimulant mais où la demande de performance sera adaptée à l'état clinique. C?est par un effort commun pour apporter au malade du soutien et des encouragements qu'on peut l'aider à combattre les symptômes chroniques qui le handicapent.

Que faire en cas de crise ?

Lors d?un épisode aigu, le malade peut être agité, angoissé, et sujet à des hallucinations ou à des délires. Il faut alors essayer de le rassurer mais aussi l'inciter à demander des soins. Le psychiatre traitant, le généraliste, l'équipe du centre où le patient est habituellement suivi, parfois le service hospitalier d'urgences, ont chacun leur place dans le dispositif de soins.

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Le Quotidien du Pharmacien du : 29/01/2007

 

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